Le Comte de Monte Cristo (1973)

Diffusions
1ère diffusion hertzienne5 janvier 1975 (FR3)
Editions
Sortie en VHS1996 (Film Office)
Synopsis

Au début du printemps 1815, Edmond Dantès (jeune marin de 19 ans) ramène le "Pharaon", un bateau appartenant à M. Morrell, au port de Marseille. Il en avait pris le commandement lorsque le capitaine avait été mortellement blessé durant un orage. Avant l'accident, le bateau avait fait une courte escale à l'île d'Elbe où Napoléon est emprisonné. Bien qu'il fût interdit de descendre à terre, le capitaine y était allé dans un petit bateau à rames. Après avoir fait le rapport de son voyage, Dantès est nommé capitaine, ce qui rend jaloux le marin Danglers qui briguait la place, et Ferdinand qui, lui, convoitait la fiancée de Dantès, Mercédès. Tous deux complotent pour perdre Dantès, l'accusant d'avoir conspiré, avec Napoléon, contre la France.
Le complot réussit et la cérémonie du mariage de Dantès est interrompue par l'arrivée de policiers. Dantès est accusé de trahison et condamné à la prison à vie dans le donjon du château d'If. Pendant cinq longues années, Dantès est sur le point de devenir fou. Seuls son désir d'évasion et la peur de mourir sans avoir accompli ses projets de vengeance le sauvent de la folie. Il réussit à s'évader et endosse le rôle du comte de Monte Cristo, un homme riche et puissant qui compte bien faire payer les hommes qui l'ont fait emprisonner à tort...

(résumé issu de la presse de l'époque de la diffusion française)

Commentaires

Le Comte de Monte-Cristo est une l’une des œuvres les plus connues d’Alexandre Dumas. Ce roman, écrit avec la collaboration d’Auguste Maquet, a été pré-publié de 1844 à 1846 dans le quotidien Le Journal des débats avant d’être édité en format relié en 1846. Il s’inspire en partie de la vie d’un cordonnier, un certain Pierre Picaud, qui aurait été la victime d’un terrible complot. Néanmoins, l’existence de cet homme a été remise en cause lorsqu’on a découvert qu’il n’y avait aucune trace de lui dans les archives de la police. Ce serait un archiviste qui aurait inventé cette histoire romancée, toutefois inspirée par l’histoire d’un forçat détenu pendant des années en prison, Gaspard-Étienne Pastorel. Il est donc étonnant qu’Alexandre Dumas se soit, sans le savoir, inspiré d’une personne qui n’a jamais réellement existé pour créer le personnage lui aussi fictionnel d’Edmond Dantès !
Alexandre Dumas a connu en 1853 une déconvenue lorsqu’une pseudo-suite, La Main du défunt, a été publiée au Portugal. En effet, Alfredo Hogan, son soi-disant auteur, était en fait un nom de plume. Dumas a été accusé d’être le réel auteur mais d’avoir choisi un pseudonyme parce qu’il n’assumait pas cette suite jugée pas à la hauteur. Dumas a vivement réagi à ces accusations en insistant sur le fait qu’il ne s’agissait que de calomnies. Cette fausse suite fut toute de même assez populaire à l’époque, même si elle est ensuite vite tombée dans l’oubli.

On ne peut heureusement pas en dire autant du Comte de Monte-Cristo qui a connu de très nombreuses adaptations : une vingtaine de films, en majorité américains et français, très anciens pour la plupart, quelques séries télévisées de toute origine (la plus connue étant sans doute la mini-série française de 1998 avec Gérard Depardieu dans le rôle-titre mais on peut aussi citer le feuilleton de 1979 avec Jacques Weber dans le rôle du comte). En animation, il existe deux adaptations sous forme d’unitaire, celle à laquelle est consacrée cette fiche et une autre de 1991 à la qualité largement inférieure, mais aussi une série japonaise, Gankutsuou : le Comte de Monte Cristo, qui transpose l’histoire dans un univers futuriste.
La version qui nous intéresse ici est d’origine américaine, on la doit au fameux studio Hanna-Barbera (Scoubidou), mais elle a été confiée à la branche australienne du studio. De par sa courte durée (une heure), elle ne permet pas de restituer l’entièreté du roman d’origine. La quasi-totalité des personnages secondaires est passé à la trappe, l’histoire est recentrée sur une dizaine de personnages. Plus étonnant, certains protagonistes ont été "fusionnés". Ainsi, le procureur Gérard de Villefort n’apparait pas mais certains de ses traits de caractère, de même que sa fille Valentine, ont été prêtés au banquier Danglars.
L’histoire est également largement raccourcie (par exemple, Dantès passe 5 ans en prison au lieu de 14) et l’action se passe exclusivement à Marseille, alors qu’elle aussi localisée à Paris dans le roman. Les passages trop adultes sont également passés à la trappe, notamment le sort funeste réservé par Edmond Dantès à ceux dont il s’est vengé. Le ton reste cependant sérieux et les personnages ont un design plutôt réaliste.

Cette adaptation avait eu les honneurs d’une diffusion en prime-time sur FR3 dans les années 70. Elle avait bénéficié pour l’occasion d’un doublage réunissant certains des plus fameux comédiens de l’époque. Daniel Gall (inoubliable Actarus dans Goldorak) doublait notamment Edmond Dantès. Hélas, cette version française est devenue introuvable et c’est le doublage québécois (de bonne qualité toutefois) qui se trouve sur la VHS sortie en 1996.

Auteur : Arachnée
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The Count of Monte Cristo © Alexandre Dumas / Hanna-Barbera Productions
Fiche publiée le 05 janvier 2022 - Lue 4999 fois