Fiche technique
Nom original | 1001 Arabian Nights |
Origine | Etats Unis |
Année de production | 1959 |
Production | Columbia, UPA Productions |
Durée | 75 min |
Auteur "historique" | anonyme (Contes des 1001 nuits) |
Réalisation | Jack Kinney |
Production | Stephen Bosustow |
Supervision | Rudy Larriva, Gil Turner, Osmond Evans, Tom McDonald, Alan Zaslove |
Scénarii | Czenzi Ormonde, Dick Shaw, Dick Kinney, Leo Salkin, Pete Burness, Lew Keller, Ed Nofziger, Ted Allan, Margaret Schneider, Paul Schneider |
Animation | Jack Campbell, Bob Carlson, Herman Cohen, James Davis, Phil Duncan, Ed Friedman, Ken Hultgren, Clarke Mallery, Casey Onaitis, Hank Smith, Sandy Strother, Harvey Toombs, Stan Wilkins, Rudy Zamora |
Chara-Design | Abe Levitow |
Direction de l'animation | Abe Levitow |
Direction artistique | Robert Dranko |
Décors | Boris Gorelick, Barbara Begg, Rosemary O'Connor |
Layout | Shirley Silvey, Gene Miller |
Montage | Joe Siracusa, Skip Craig, Earl Bennett |
Cadrage | Jack Eckes |
Musiques | George Duning |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 10 juillet 1967 |
Synopsis
Dans les sous-sols du palais du Sultan, le Vizir complote secrètement pour s’emparer du pouvoir. Non content de détourner l’argent des impôts en faisant croire au souverain que le royaume est pauvre, celui-ci se présente comme étant désormais le seul homme riche capable de redresser la situation en épousant la princesse Yasmina. Le Sultan et sa fille se résignent et le mariage est annoncé pour le lendemain. Pour parfaire son plan, le Vizir doit mettre la main sur une lampe magique capable d’exaucer les vœux mais il est dit que seul l’élu pourra y accéder : un jeune garçon du nom d’Aladin. Ce dernier n’est nul autre que le neveu du marchand de lampes Abdul Azziz Magoo mais aussi celui qui a croisé le regard de la princesse lors d’une parade, au point d’être tombés tous les deux amoureux.
Se faisant passer pour un membre de la famille, le Vizir va manipuler Aladin pour que celui-ci lui ramène la lampe magique… mais avec un maladroit myope comme Magoo dans les pattes, son plan ne va pas se passer comme prévu !
Commentaires
Créé en 1949 par John Hubley, le personnage de Mister Magoo a été le fer de lance du studio United Productions of America (UPA). Le succès de sa série de cartoons distribuée par la Columbia a permis la mise en chantier de courts-métrages autonomes éloignés des canons disneyens, à l’esthétique marquée par la peinture moderne et l’illustration, les Jolly Frolics. Privilégiant la recherche et la qualité par rapport à la production de masse, UPA s’est ainsi bâti une image de marque unique dans le paysage du dessin animé américain.
Dès 1946, soit un an après la fondation du studio, l’idée de développer un long-métrage est envisagée mais celui-ci ne prendra forme qu’au bout d’une dizaine d’années après de nombreux projets infructueux comme une adaptation de Volpone de Ben Jonson, une autre d’une opérette de Gilbert et Sullivan ou encore un film sur Hélène de Troie. Un projet basé sur l’univers de l’illustrateur James Thurber est lancé en 1951 avec pour titre Men, Women and Dogs mais les financeurs ne sont pas convaincus par son potentiel commercial (l’histoire courte de Thurber The Unicorn in the Garden sera toutefois adaptée en 1953 dans un dessin animé réalisé par William Hurtz). John Hubley de son côté souhaite adapter la comédie musicale Finian’s Rainbow mais sera la cible du maccarthysme et partira fonder son propre studio avec son épouse. Ce sera, avec le départ d’autres artistes-clés, le début d’une période noire pour UPA durant laquelle le fondateur, Stephen Bosustow, lance avec son équipe une nouvelle proposition : une adaptation de Don Quichotte avec Mister Magoo dans le rôle-titre. L’écrivain Aldous Huxley rédige un début de script d’une trentaine de pages mais les banquiers du studio rejettent le projet, arguant qu’ils n’ont jamais entendu parler de Don Quichotte, et suggèrent en retour Les Contes des 1001 nuits. Le scénariste Ted Allan rédige durant l’année 1957 le traitement de ce qui est alors nommé Mister Magoo’s Arabian Nights et Czenzi Ormonde en tire la première version du script. Le contrat de coproduction avec la Columbia est signé et l’animateur Pete Burness est nommé à la réalisation.
La production démarre alors que le studio est économiquement au plus bas, entre la fin de l’accord de distribution initial de la Columbia, la réduction des commandes publicitaires et la fermeture de plusieurs succursales. L’un des plus gros coups de massue viendra de l’échec du dessin animé télévisuel The Gerald McBoing-Boing Show, centré sur un autre personnage-vedette du studio : la série, diffusée sur CBS durant l’été 1956, s’arrête au bout de trois mois avant d’être reprogrammée en prime time deux ans plus tard sans plus de succès, le style d’UPA étant jugé trop sophistiqué par rapport aux exigences d’audience du petit écran.
Pour ne rien arranger, Pete Burness rentre en conflit avec Bosustow et quitte le studio. Le réalisateur Jack Kinney, formé chez Disney, est appelé à la rescousse et celui-ci mènera de front une production chaotique avec un script remanié par une armada de scénaristes et un budget d’à peine un million de dollars. Le film est achevé en un peu moins d’un an, juste à temps pour les fêtes de Noël 1959. Les critiques accueillent Les Aventures d’Aladin avec indifférence et cet échec va mettre un terme aux deux autres projets de longs-métrages planifiés par Bosustow : une parodie de Robin des Bois avec de nouveau Mister Magoo et un biopic animé sur le musicien de jazz Jelly Roll Morton. Le film sortira en France le 10 juillet 1967 et ne fera guère plus parler de lui.
Il est vrai qu’en dehors d'une direction artistique soignée et d’une assez bonne intégration de Mister Magoo dans l’intrigue, Les Aventures d’Aladin constitue une œuvre peu mémorable qui ne dégage aucune idée susceptible de l’ériger au-delà de l’aimable divertissement. L’humour y est certes présent mais tourne à vide et de tous les personnages, seul le méchant Vizir dégage un minimum de caractère (surtout lorsqu’il se comporte en papa poule envers ses bestioles de compagnie), Aladin et Yasmina brillant de leur côté par leur fadeur. Ce manque d’ambition déployé reflète bien malheureusement les difficultés du studio au moment de la production. UPA tentera un ultime baroud d’honneur avec un second et dernier long-métrage, Chat c’est Paris, qui sera hélas un nouvel échec commercial.
Doublage
Voix françaises :
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Sources :
www.filmperdu.fr
cartoonresearch.com
Leonard Maltin, Of Mice and Magic : A History of American Animated Cartoons, Plume Book, 1987.
Stefan Kanfer, Serious Business : The Art and Commerce of Animation in America From Betty Boop to "Toy Story", Da Capo Press, 2000.
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