Roujin Z

Au Japon, dans un futur proche, le vieillissement de la population devient un problème épineux. Afin de faire des économies sur les soins qui sont prodigués aux personnes les plus âgées, le ministère de la santé lance le projet "Rôjin Z" ("Rôjin" signifie "Pépé") : il s’agit de confier à des machines baptisées Z-001 - qui sont des lits robotisés - le soin de "s’occuper" de ces vieillards en les nourrissant et en les nettoyant après leurs besoins. Un cobaye du nom de Kijûrô Takazawa a été choisi, contre son gré, pour tester le Z-001, ce qui révolte son infirmière, Haruko, qui trouve que ce projet a été monté sans aucune compassion pour les personnes concernées. Aidée par des collègues infirmières et des amis de M. Takazawa, Haruko parvient à faire sortir ce dernier de l’hôpital. Mais le Z-001 s’emballe, produisant de gros dégâts en ville, et se transforme en machine de plus en plus incontrôlable au contact des appareils électriques qu’il croise sur son passage ! L’armée est alors appelée à la rescousse... Haruko parviendra-t-elle à sauver son patient ?

Roujin Z est adapté d’un manga de 1990 dessiné par Tai Okada d’après une histoire de Katsuhiro Otomo (Akira) et qui a été publié en France en 1997 chez Glénat, sous le titre Zed. Basée sur un problème de société très grave au Japon, le vieillissement de la population (en 2020 environ un quart de la population nippone sera composé de retraités), l’intrigue est pourtant née d’une boutade de Katsuhiro Otomo qui avait imaginé écrire une histoire de robots géants pilotés non pas par de jeunes héros fringants mais par des vieillards ! Bien que le résultat final se soit éloigné de cette idée première, le ton décalé et comique est finalement resté, ce qui n’empêche pas la critique du système japonais, qui met les "vieux" au ban de la société et les considère comme des poids morts, d’être féroce et juste. On notera aussi que Roujin Z parodie pas mal de films et d’animés de science-fiction (et pas forcément les plus connus), dont... Akira, avec la scène de transformation du Z-001 qui rappelle fortement celle de Tetsuo !

Malgré une animation assez limitée et des dessins pas toujours très jolis (notamment pour les personnages féminins), le film a bénéficié d’un staff assez prestigieux. En premier lieu, Katsuhiro Ôtomo (au scénario et au mecha design) dont le seul nom a sans doute justifié une édition de ce film aux États-Unis et en France par Manga Vidéo, éditeur qui étant pourtant spécialisé dans les titres assez "trash". A la conception des décors, on retrouve Satoshi Kon (Perfect Blue, Paranoia Agent...) qui était un ancien assistant d’Ôtomo (c’est ce dernier qui l’a engagé sur ce film) et dont c’était à l’époque le premier travail dans le domaine de l’animation. Enfin le réalisateur, Hiroyuki Kitakubo, bien que beaucoup moins connu, a tout même réalisé l’un des épisodes du fameux Robot Carnival.

Passé inaperçu lors de sa sortie au Japon, ce film a plutôt bien marché aux États-Unis et en Europe. Il a d'ailleurs été réédité chez nous en Blu-ray en 2012. A noter que pour des problèmes de droits, le film a été redoublé en 2001 et malheureusement le nouveau doublage n'est pas aussi réussi que l'ancien.