Leiji Matsumoto (松本 零士)

Présentation
Akira “Leiji” Matsumoto naît le 25 janvier 1938 à Kurumé.
Celui qui allait devenir un des artistes phares du milieu du Manga et de l’animation japonaise pour ses personnages poétiques et sa vision du monde, doit probablement sa fascination des machines de guerre à son père, qui était officier dans l’armée de l’air impériale. C’est en effet très jeune qu’il commence à dessiner, d’abord influencé par un certain Walt Disney, puis par Osamu Tezuka, le fameux mangaka qui donna naissance à Princesse Saphir, Blackjack ou Astro le petit robot (Tetsuwan Atom).
C’est en 1957 qu’il monte à Tokyo après en avoir fini avec le lycée, et s’installe aux environs du quartier de Shinjuku, où il restera quelque temps. Il commence sa carrière en proposant des oeuvres plutôt destinées au public féminin, et qu’il produit en masse.
En 1965, il adopte le prénom de “Reiji” (retranscrit Leiji), littéralement “le guerrier zéro”, et en 1968, il démarre sa première oeuvre de science fiction, qui s’étalera sur plusieurs épisodes, intitulée Sexaroïd : C’est son premier gros succès encourageant, qui l’ouvre à un plus large public.

C’est en 1974 qu’il met un pied dans l’animation, en signant l’adaptation d’une de ses œuvres en cours : Uchû Senkan Yamato (Yamato, le cuirassé de l’espace), dont l’univers sera décliné ensuite sur plusieurs séries et films.
1976/1977 restera une date importante, puisque l’artiste donne naissance à Uchû Kaizoku Captain Harlock, dont la première série dédiée aux exploits de ce capitaine pirate arrivera en France sous le nom d’Albator, le corsaire de l’espace. Certes, le pirate balafré à la cape était déjà plus ou moins apparu dans d’anciennes œuvres de Matsumoto, mais c’est réellement cette année-là que le personnage devient ce que nous connaissons de lui, et adopte ce nom. Harlock sera certainement une des créations phares de l’univers de Matsumoto, tout comme son proche entourage, ses amis Tochirô et Emeraldas.
1977 est aussi l’année de Galaxy Express 999 (Ginga Tetsuo 999), une autre œuvre majeure de l’auteur, qui voit l’arrivée du personnage de Maetel et du petit Tetsurô. une longue saga (et un premier film) en forme de parabole sur la vie et sur la condamnation de la mécanisation.
Après d’autres créations, 1982 voit la réalisation de Waga seishun no Arcadia (l’Arcadia de ma jeunesse), uniquement en animé, qui propose de nouvelles aventures d’Harlock. Ce film sera immédiatement suivi d’une série télévisée (nommée chez nous Albator 84, en rapport à l’année de son arrivée en France) mais qui ne durera que 22 épisodes en raison de la forte concurrence imposée alors par la série Lamu (même si on pourrait aussi reprocher à cette série d’être moins poétique que la première version d’Albator, et de perdre un peu cet aspect “space opera” au profit d’épisodes peut-être plus manichéens et guerriers).
Il faut souligner également que le Harlock qui apparaît alors, s’il reste le même personnage que la série de 1978, ne s’inscrit plus dans la même continuité. Et c’est aussi ce qui fait la particularité de la narration de Matsumoto. Il n’est pas rare que ses personnages principaux réapparaissent plus tard dans de nouvelles séries, intemporelles, dans de nouveaux rôles appropriés, avec de nouvelles origines. Impossible dès lors de chercher à édifier une chronologie entre les divers titres, seule la poésie et le rêve dirigent nos personnages.
Dans cette série de 82, Harlock est aux prises avec un peuple qui a colonisé la Terre. On lui découvre de nouvelles origines, comment il perdit un œil, pourquoi il s’expatrie de notre planète et son nouveau vaisseau, l’Arcadia, le fameux navire de couleur verte avec la tête de mort en proue, qui demeure un des engins les plus célèbres (et aimés !) de l’animation japonaise. L’équipage est également quelque peu différent de la série de 1978, et il n’est pas fait mention des Mazones (les Sylvidres).
Ainsi, dans chaque nouvelle œuvre de science fiction, les éternels personnages de l’auteur sont susceptibles d’apparaître... autant de nouveaux horizons à explorer, de personnages connus à réinventer.

Leiji Matsumoto reste une figure importante de l’animation. Il a œuvré dans nombre de créations, évoluant et améliorant son style et est resté en activité jusqu'à la fin de sa vie. Il nous a hélas quittés le 13 février 2023.

Auteur : Kahlone

La Reine du Fond des Temps Albator 84 Albator 84, Le Film Galaxy Express Queen Emeraldas Albator Interstella 5555 Galaxy Express 999 : Film 1 Galaxy Railways Interstella 5555 Gun Frontier Cosmo Warrior Zéro Galaxy Express 999 : Film 2


Fiche publiée le 10 septembre 2003 - Dernière modification le 20 février 2023 - Lue 14646 fois